Fresens vers 1360. A quoi ressemblait notre village ?

 

Fresens vers 1360

 

A quoi le village ressemble-t-il à cette époque ? La grande villa romaine, qui dominait sa partie sud, a disparu depuis longtemps. Ses matériaux sont sans doute réemployés dans les maisons bordant comme aujourd’hui la rue des Fontaines côté Jura.

C’est grâce aux démêlés survenus entre Louis de Neuchâtel et Arthaud d’Estavayer, et à l’occupation de Gorgier-Vaumarcus par le premier en 1356, que Fresens apparaît dans l’histoire concrète, comme toute la seigneurie d’ailleurs. En effet, les comptes d’une courte période nous sont parvenus, foisonnant de détails concernant l’organisation administrative, les contribuables, les motifs des amendes, les achats, les ventes et les constructions, le tout écrit dans le français de l’époque (Archives de l’Etat NE, Recettes diverses n° 29).

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Du froment est livré annuellement pour le fermage des fours communautaires, un four par village. Pour Fresens, le fournier doit sept coupes, contre deux à Sauges ou à Moulin (Chez-le-Bart), trois à Vaumarcus, quatre et un bichet (demi-coupe) à Montalchez, ainsi que dix à Gorgier ou à Saint-Aubin. La mesure est celle de Grandson.

Un chapon est dû par « feu », soit seize au total pour Fresens, contre quatre à Sauges, six à Moulin, sept à La Vernee (Vernéaz), neuf à Montalchez, quatorze à Saint-Aubin, vingt-deux à Gorgier, ainsi que trente à Bevaix dont dix pour le comte, autant pour le prieur et autant pour un certain Vauthie de Colombier

De la cire d’abeille est livrée par deux personnes au bénéfice d’une garde, Johannier Baron pour une livre et Rolet Leroy pour une demi-livre.

De l’huile de noix est payée par Poget de Fresens qui s’acquitte, auprès du seigneur, d’un demi-pot par an, à la mesure d’Estavayer.

D’autres payements sont effectués en espèces, dont les amendes et les lods (droits de mutation) :

L’herbe du pré Saint-Pierre est vendue huit sous lausannois à Aymonier Roussel en 1361, tout comme à nouveau l’année suivante. Ce pré compte deux faux (mesure de surface). Il est actuellement situé au nord-est du village. 

Un autre Aymonier, le fils de Jehan Porret, doit s’acquitter d’un « ban » de soixante sous réduit à cinq, pour avoir « fait sang » au fils de Perrout Paris, c’est-à-dire avoir cogné trop fort lors d’une bagarre. Trois ans plus tard, en 1362, il s’est vraisemblablement assagi puisque, étant entré en jouissance d’une terre sans doute en friche après la grande peste de 1359, il s’acquitte d’une nouvelle cense (impôt foncier) auprès de Monseigneur de Neuchâtel, sous la forme d’un chapon par année livrable à la Saint-Maurice (22 septembre).

Par ailleurs, pour reprendre l’héritage de son mari, la veuve de Vionet Passerat paye dix sous.

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Deux des patronymes mentionnés, Porret et Poget, sont actuellement présents au village, tandis que Paris perdure à Sauges.

 

 

 

Merci à Bernard Vauthier pour ses recherches et la rédaction de ce texte.

 

 

 

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